Prélude

Dans  la  lueur  neigeuse  d un  soir  d’hiver

Des  branches  noires 

S’étirent

En  quête  de  rêves ;

Frileuses,  les ramures

Se  lovent dans  la douceur ouatée 

De la  nuit.

Il  est   temps  de goûter

Les prémices  du silence.

L’émotion perle

A  fleur d’âme,

 vibre sur la portée du  beau,

 Chuchote  dans l’intense  non dit

Qui  sourde  au  bord  des  lèvres  closes,

 Vacille  au coin des  yeux

Puis  bascule  dans  une   larme

Coulant  le  long  d’une  joue

Rose.

Rose 

Mais  fripée  ricanent

Les  furies ……

Les  parques  se  déchainent

Effilochant  le  temps.

Sur  la peau chagrine 

Une  larme  stagne

L’émotion  intacte  défie 

L’  éternité 

Comme  un  sourire  .

La  plume  posée

Sur  la  page  vierge

Attend  sans  inquiétude

Qu’un  léger  papillon 

Au   détour  des  pensées  les  plus  banales

Vienne   clôturer  tout  un  babillage.

Un  ange  passe.

Le  poète  s efface 

Pour  écrire  le  message :

Un voilier  sur  son sillage

Laisse  une    trace éphémère.

Le  papillon   s’endort.

Les  ailes  du  radeau  disparaissent 

Dans  la  nuit  des  temps.